- Jörmungandr
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Jörmungandr ; inside.
Ven 10 Aoû - 0:04
le
Jörmungandr #213845
Du vieux ? On s’en fout, c’est trop vieux, y a rien à dire à part que tout roulait comme sur des roulettes ; la famille Harmon était la famille la plus belle qu’il pouvait exister. Et bien évidemment, tout s’est effondré. Suite au divorce des parents, du père qui ne voulait pas la garde du gosse, et la mère qui galérait pour ne pas terminer le mois à la rue.
Du un peu moins vieux ? C’était pas intéressant, c’était les études. Martin, qui aurait pu aller loin, avec les capacités qu’il avait, ce n’était définitivement pas un problème pour lui d’avoir accès à ce qu’il voulait. Mais… L’argent. Alors il s’est rabattu sur le droit. Pour terminer flic. Ce n’était pas ce qu’il voulait, mais au moins, ça avait le mérite d’être pas trop trop mal payé. Il n’en demandait pas plus.
Et alors après, ça ne continuait qu’à s’améliorer. La rencontre avec celle qui devient sa femme. Un premier gamin ; qui fut suivit trois ans après d’un deuxième. Il n’y avait qu’au boulot, que Martin n’évoluait pas. Mais à la limite, tant qu’à deux ils pouvaient parvenir à joindre les deux bouts, ils étaient heureux.
Mais qui détruisit tout ce bonheur ? Un con, un lâche, un mec qui n’en pouvait plus de rentrer chez lui fatigué, d’entendre le dernier gamin pleurer la nuit, et l’autre qui venait toujours réclamer de l’aide, dont la femme aussi était fatiguée, mais qui elle, faisait toujours cinq fois plus que son mari, sans jamais se plaindre. Ce con ? C’était lui. Martin Harmon. Il profita du fait qu’il pouvait avoir des horaires décalés avec son boulot pour aller voir ailleurs une fois, puis une deuxième fois. Et une troisième. Et ça n’en finissait jamais. Mais tout fini par se savoir, malheureusement.
Et quand tout s’est su, elle s’est barrée, avec les gamins, pour rentrer chez ses parents, certainement pleurer de longues heures. Sauf, qu’ils ne sont jamais arrivés. Aucun des trois n’a survécu.
Et tu coup, tu sais, t’es là. Avec ton journal et sa tragique nouvelle du jour, plusieurs verres d’alcool dans le sang. Des milliards d’appels manqués de la famille, qui n’étaient au courant de rien, à part de cet accident. Il faisait si sombre, dans ce petit appartement. Seule la lueur de la flamme, qui consumait lentement le papier éclairait timidement l’obscurité. Et d’un autre verre ; encore. Tu n’en pouvais plus, tu en voulais à la Terre entière, de t’avoir tout pris ; alors qu’au fond, c’était toi le coupable, con de pas vouloir se l’avouer. Alors, tu fis ce que n’importe quel mec qui n’avait plus rien à perdre, si ce n’est sa vie, ferais. T’appelas la donzelle-là, celle qui avait été ta dernière maîtresse. Et même si le coupable, c’était toi ; comme tu voulais pas te l’avouer, tu te dis que c’était elle la coupable. Et le lendemain, dans les journaux, on lirait que tu l’avais tué.
Sauf que non, on ne lira jamais ce journal-là. Parce que quelques semaines avant, y avait eu ce formulaire-là, qui disait pouvoir changer de vie en un claquement de doigt, ou une connerie dans ce genre. Et il l’avait fait. Pour déconner, tu sais, un jour ou le mélange de l’alcool et de la fatigue faisait qu’on était plus assez lucide pour comprendre ce qu’on était exactement en train de faire. C’était… La porte de sortie, en quelque sorte. Il c’était même arrangé pour créer une sorte de fuite de gaz dans l’appartement, histoire que ça explose quelques heures plus tard, quand il serait dans l’avion, pour arriver vers une ville paumée des Etats-Unis – ou si c’était plus tard que ça explosait, quand il serait dans un bus, pour un endroit encore plus paumé.
Et depuis ce jour, toute stabilité mentale t’a plus ou moins quittée. Parfois, ça t’arrives de faire une crise, parce qu’un évènement ou un autre te fais remonter des souvenirs dont tu ne veux pas en entendre parler.
La dernière phrase que t’entends maintenant, quand ce foutu démon t’embarque avec lui, c’est toujours la même « Vieux con, t’aurais mieux fait d’assumer, on se retrouve la prochaine fois que tu replonges, t'en fais pas, je t'attends toujours. ».
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Re: Jörmungandr ; inside.
Ven 10 Aoû - 22:34
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