pour une poignée de graines ─ rougegorge.

à Tcheliabinsk, Russie
le 6 janvier 2012.

rougegorge #C38A03

i n f o s

identité :sur la carte d'identité découpée et enfoncée au fond de la poubelle avant de partir, on peut lire Temir Abdulin. un nom kazakh, pas si étonnant dans ce pays qui est presque un continent et qui compte autant d'ethnies. il sait se débrouiller partout, de toute façon, mais son accent à couper au couteau et sa façon d'articuler (ou plutôt de ne pas articuler) rappelle à tous ses origines.

date de naissance :7.01.70 le jour de noël, là bas.

ex-statut :marié. officiellement. en vrai... elle a laissé la bague sur la table à manger et est partie avec ses valises, ses larmes séchées et son indifférence grandissante, sans jamais demander le divorce ni même qu'il retire aussi son anneau mais sans donner signe de vie pour autant.

ex-occupation :dis, c'est quoi un fixer ? ─ ... on règle les problèmes. les problèmes... d'image. on nettoie quand c'est un peu trop sale : les chambres d'hotel ou les casiers judiciaires. on coache les jeunes. suffit d'être débrouillard et pas trop bavard. le premier, ça va, le deuxième... pas mon fort. mais bon, vu les fermetures d'entreprise c'est soit fonctionnaire soit la mafia, le choix est vite fait, j'ai pris ce qui paie.

ex-finances :sur le compte en banque d'un tâcheron, ça va, ça vient.

actuellement :il bricole. quand quelque chose se casse, une montre, un outil, une fenêtre,
on peut venir lui demander un coup de main. si on ne sait pas comment faire disparaître une tâche, aussi. ou si on a du mal à faire disparaitre un cadavre. bref, c'est un peu un homme à tout faire tant qu'il vous a à la bonne.

orientation :marié à une femme, certes, mais ça veut pas dire grand chose. va savoir.

taille :1m59. si petit, mais trapu.

groupe :heartless, qui se cache sous les traits d'un feeder.

avatar :takeshi kitano dans l'été de kikujiro.

l'odeur du tabac froid, omniprésente ; les sourire en coin quand tout se passe comme prévu ; les voitures hors de prix, toutes alignées sur un parking glauque, et toi qui les surveille ; les réunions interminables chez le maire puis les coup de pression ; les tapes sur l'épaule, essoufflés autour d'un verre après un boulot exigeant ; les intimidations d'avocats, pied-de-biche en main ; les regards tournés vers toi, pleins d'admiration ; les chantiers abandonnés, vide, où la moindre cendre de cigarette produit un bruit assourdissant ; les soirées collés pour se tenir chaud en attendant dans la bagnole que l'autre con veuille bien sortir.DÉMON il le voit souvent. c'est une figure sombre, imposante, sans traits définis, qui semble changer dès que l'on cligne des yeux, et qui lui rappelle tout ce à quoi il a manqué et qui lui serre les boyaux. l'envie de mettre un genou à terre, même d'y coller le front, est intenable. l'envie irrépressible de demander pardon. plus car il est soumis à ces apparitions, non, il y a longtemps qu'il ne sent plus son propre poids se dérober sous lui, il est plus fort que ça. mais par obligation morale. son code, c'est tout ce qui compte, tout ce qui a dirigé sa vie pendant trop longtemps pour pouvoir l'ignorer d'un simple déménagement.
il continue de le craindre car quand ses yeux se posent sur cette figure assombrie et froide il a l'impression de voir le monstre qu'il est en train de devenir. EMPATHIE développé il y a quelques années, son don permet à Rougegorge de ressentir les émotions de ses interlocuteurs, mais cela nécessite un contact physique. le lien se brise facilement, car même si ce don est des plus pratiques et des mieux tombés pour lui, il en a un peu peur et ne s'en sert pas très souvent.
assez pour ne pas oublier comment faire, mais pas assez pour totalement s'oublier.

I.

la mafia, c'est facile quand on n'est pas très haut dans la hiérarchie : suffit de fermer sa gueule. c'est comme ça que tu commencerais ton histoire, si tu devais un jour la raconter à quelqu'un. toujours à partager un truc ou deux et surtout à faire la leçon sur des situations qui ne concernent que toi.

tu débuterais avec le boulot car c'était seulement ça, ta vie, dans le fond. ce qu'il y a avant n'est pas très long et pas très intéressant, la même famille éclatée que tout le monde, la même cuisine que toutes les autres du HLM qui empeste désespérément l'oignon à toute heure et surtout la même destinée : finir sur les bancs en bas des blocs à ronger des graines de tournesol ou avoir du travail un peu plus illégal que légal. t'es pas un méchant garçon, au fond, tu aurais surement fini assistant social, conseiller d'orientation ou vigile de supermarché, si tu avais pu.

ce qu'il y a à côté du travail n'est pas plus intéressant et bien plus court car tu ne rentrais jamais réellement chez toi. à toute heure on pouvait te joindre et tu fonçais alors sans hésiter à grand coup de tiroirs qui grincent et de portières claquées au plus grand désespoir de ta femme lorsque vous partagiez encore le même lit.
ça a duré longtemps, peut être bien 15 ans, avant qu'elle comprenne qu'elle ne serait jamais au centre de tes pensées, jamais plus importante que ce que le patron pourrait dire sur tout ou rien. tu y étais quand même attaché, d'une certaine manière, alors tu portes toujours la bague qu'elle t'a donné pendant la cérémonie. ça, tu n'en parlerais pas.

tu l'admires, qu'elle ai pu te supporter si longtemps en n'étant qu'une simple arrière pensée pour toi la plupart du temps. car ta tête était bien trop remplie avec le reste, il y avait trop à faire. toujours à parcourir toute la région pour verser un pot de vin à un notable local ou pour écraser les doigts de ceux qui prennent des retards sur leur paiement. réparer les pots cassés, en somme, et s'assurer que tout le business tourne correctement sans accroc. ça implique aussi de former les jeunes qui débarquent, ça, et tu aimes bien plus que tout le reste, c'est plus qu'un job alimentaire quand il s'agit des gars. tu te sens immédiatement responsable quand on te les refourgue avec dédain et tu essayes de les aider pour qu'ils s'élèvent plus haut que toi. ils sont aussi paumés et forcés que tu as pu l'être, après tout, et quitte à se salir les mains, autant le faire confortablement.

ces gamins paumés, c'était presque une mission divine, de les encadrer et les aider à grandir, pour ceux auxquels tu t'attachais le plus. une sorte de camaderie instinctive doublée d'une envie de les protéger sans faille, un attachement platonique mais plus profond que tout ce que tu aurais pu offrir à ta conjointe, éloignée par peur de l'impliquer. oui elle a bien fait de partir, en fait.

se taire, reparlons en. tu leur inculquais cette valeur vitale bien tôt et pourtant tu ne l'as même pas tenue. mais quand tu as appris cette nouvelle... quand tu as su... comment laisser un de ses anciens protégés dans l'ignorance alors qu'il court vers sa mort très prochaine ? trahison ou pas,
va bien savoir ce qui se trame avec tout ces arrivistes ambitieux, tu ne pouvais pas lui sourire comme d'habitude en sachant que tu le voyais pour la dernière fois. mais le patron n'a vraiment pas aimé cette entorse. assez pour fuir loin, très loin, avec le maigre pactole mis de côté après des années de bons et loyaux services pour garder sa tête bien vissée sur ses épaules.

II.

des mois de cavale. comment l'aborder, tiens ? c'est pas franchement reluisant d'admettre que tu es simplement parti en courant. ceux qui avaient été tes compagnons d'armes ou même tes apprentis ne te voyaient plus que comme un témoin gênant et tu connaissais bien plus que quiconque leur efficacité : tu la leur avais transmise et inculquée pour la plupart, après tout.

rester dans le pays aurait été une erreur de débutant, à ce stade, alors tu prends un peu d'argent et tu laisses tout le reste derrière. ton nom, tes fringues, ton honneur. direction le dernier pays où l'on viendra te chercher, le pays que tu déteste le plus. la meilleure planque. mais ça ne suffit pas de débarquer de l'aéroport JFK et de se déclarer tiré d'affaire, alors tu cherches. un trou bien profond pour t'enterrer.

on finit par te susurrer un nom, Pierce, et il n'en faut pas plus pour savoir que c'est précisément ce qu'il te faut. juste de quoi faire profil bas, un an ou deux, avant de revenir s'installer dans ta patrie natale, si chère à ton coeur et heureusement assez vaste pour pouvoir espérer y retourner sans signer son arrêt de mort. c'est pas long, un ou deux ans.

III.

quelle putain de blague. c'est pas long, un ou deux ans, en effet, quand on sait qu'il nous reste toute l'éternité à pourrir dans le même village.

bon, ça c'est ton point de vue, un peu amer. en vrai, grâce à ça tu es sûr que personne ne viendra te chercher, c'est l'occasion rêvée de refaire ta vie comme tu aurais voulu la faire avant d'être forcé de rejoindre cette bande de crapules. c'est juste... un peu trop tard. sans parler de cette ombre terrible qui te fait perdre tout tes moyens.

évidemment que tu as choisi un nom ridicule, le premier mot qui t'es passé par la tête, persuadé que tu ne resterais qu'une dizaine de mois. et maintenant que tu le monde te connait sous ce nom, dur de changer. mais c'est dur de continuer de faire la gueule en permanance quand il y a encore plus mal loti.

tu sais t'acclimater sans trop de mal, mais ce n'est certainement pas le cas de tout le monde. alors tu fais ce que tu as toujours fait - sais-tu faire autre chose ? - et tu essayes de les aider, de les guider un peu. c'est trop tard car ton premier conseil serait "Ne vient surtout pas ici !"
mais maintenant qu'ils sont là... tu ne peux pas les laisser livrés à eux même. à force de les réconforter, les rassurer, les écouter tu t'es même rendu compte que tu savais de plus en plus précisément ce qu'ils ressentaient, au delà des limites de la simple intuition. c'était au début un cadeau pour pouvoir les aider au mieux selon s'ils étaient effrayés, en colère ou résignés, mais plus tu cherchais à creuser et moins tu avais l'impression de comprendre leurs sentiments.

même sans user de ce pouvoir étrange, en fait, tu n'es plus autant le bon gars qui manquait simplement de chance.
non, quelque chose a changé... tu t'attaches de moins en moins et au contraire, c'est seulement lorsqu'ils sont vulnérables, ces pauvres agneaux, que tu peux te nourrir...
ça te fait flipper grave. tu n'as pas envie de devenir ce que tu as cotoyé pendant des années, une boule de rage sans autres émotions. et pourtant plus le temps passe ici et plus tu te sens glisser...

alors tu mens. tu ris comme si tout allais bien, tu continues d'agir comme un feeder alors que tes tripes te hurlent la vérité et tu continues de vivre parmi tout ceux que tu as encore envie d'aider, dans le fond. cette lutte contre un démon intérieur te terrorise même bien plus que cette silhouette sombre qui te suis. mais ces traits froids et ce visage lisse mais qui te juge, désespérément vide, ce ne sont plus les craintes passées de tes échecs mais bien la peur de devenir la même chose.

tout sauf la forêt. tout sauf ces... choses. toi, tu n'es pas un monstre.je soussigné pagure, certifie sur l'honneur avoir plus de 15 ans. (mdr jsuis vieux)
je souhaite participer au programme hardcore.

Le surnom ! Les anecdotes ! J'adore pour une poignée de graines ─ rougegorge. 2911965824

Bienvenue

pour une poignée de graines ─ rougegorge. 3702828401

YESSS PAGURE. HOLA MA PAUPIETTE. JTM.

Bienvenue à toi et bonne chance pour ta fiche pour une poignée de graines ─ rougegorge. 2911965824

Quel sombre personnage ! En tout je suis curieuse d'en découvrir plus.
Bienvenu à toi et bon courage pour la suite de ta fiche.

merci à tous (wesh pti gars j'ai craqué t'as vu)

j'espère que la suite vous plaira, ça part plutôt sombre mais c'est un gros tendre, au fond, le rougegorge, vous allez voir !

bon dieu j'l'aime vraiment trop rougegorge.
genre wow. tout est ... merveilleux. je l'aime grave, j'aime trop comment tu l'as raconté, t'as pas idée.

bienvenue par ici pour une poignée de graines ─ rougegorge. 1648775111

félicitation !

gg bro ! je T'AIME. je l'aime tellement. j'aime tellement rougegorge. genre je l'aime. il est absolument merveilleux, et on a pas de personnage comme ça ici, ou du moins on en avait pas. je sais ça va être compliqué pour toi de rp tout de suite mais c'est pas grave, acclimate toi au climat d'ici, fais toi des liens tout ça, on se retrouve quand tu peux.

pour t'aider
www ❱ se faire recenser.
www ❱ faire une fiche de lien. (non obligatoire)
www ❱ faire une chronologie. (obligatoire)
www ❱ faire un journal intime. (non obligatoire)

en plus de ces liens, n'oublie surtout pas de bien remplir à fond ton profil, ça fera grandement plaisir au staff !

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